« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. » C’était le titre de l’article que j’avais écrit pour cycliste.ch, il y a une année, après m’être rendue aux Vosges pour participer à la Granfondo du Grand Trophée et avoir renoncé à prendre le départ suite à une perte de confiance totale en moi et en mes capacités. Je m’étais alors promise que je reviendrais et que je participerais à cette épreuve qui prend place dans un environnement somptueux, ce que j’ai fait ce dimanche 19 mai.

C’est donc avec l’objectif de prendre le départ de la GF Vosges Mediofondo et de la terminer que je pars pour La Bresse le samedi après-midi en compagnie de mes parents. Un voyage d’environ trois heures, qui rend l’épreuve facilement accessible aux habitants de l’arc Lémanique.

Selon les prévisions météo, le lendemain s’annonce très pluvieux, voir orageux, mais peu importe, ma détermination est importante et quelle que soit la météo, je sais que je prendrais le départ de la course, d’autant plus que mon parrain a fait le déplacement depuis Paris pour venir me soutenir; comme quoi les cyclosportives sont également une excellente opportunité de retrouver et passer du temps précieux avec ses proches.

Avec ses 122 kilomètres et ses 2700 mètres de dénivelé, le parcours de la mediofondo s’annonce corsé pour la mi-mai mais représente une excellente occasion de se tester avant le début de la période des cyclosportives de montagne. Comme toujours, je doute de mon état de forme et de mes capacités et me dis que je ne terminerais pas l’épreuve en moins de six heures, néanmoins je ne me mets pas de pression et me réjouis de finalement rouler au sein de ces paysages enchanteurs qui font la magie du parc naturel des Vosges et qui m’avaient déjà conquise l’an dernier.

Juste avant le départ, le speaker de l’épreuve appelle les femmes à se rassembler afin de prendre une photo ensemble : une initiative prise en collaboration avec le magazine Elles font du vélo et que j’approuve totalement car bien qu’il y ait de plus en plus de filles au départ des cyclosportives, le chemin pour la parité est encore très long !

Dès les premiers coups de pédale je sens que les jambes répondent bien et j’éprouve de bonnes sensations. Le parcours ayant très peu de parties plates et étant ainsi à mon avantage, je regagne confiance en moi et me dis que finalement je parviendrais peut-être à terminer l’épreuve plus rapidement que prévu.

Comme annoncé par l’organisation, le choix des braquets était primordial car l’enchaînement de plusieurs cols courts et intenses avec de nombreux passages à plus de 10% font très vite monter l’acide lactique mais me permettent aussi de prendre plusieurs places et de dépasser plusieurs féminines (et messieurs par la même occasion). C’est dans la montée du Haut du Tôt que le mental commence à devenir important, car les jambes, elles, font sentir leur mécontentement.

Sachant que j’ai laissé derrière moi de nombreuses concurrentes, je m’accroche et essaie de garder le même rythme car j’espère pouvoir faire une bonne place. Si le col de Grosse Pierre ne se révèle pas aussi dur que ce que je craignais, le plus difficile fût le faux plat montant jusqu’à la station de la Bresse Hohneck et c’est avec un certain soulagement que je franchis la ligne d’arrivée en entendant le speaker annoncer ma sixième place au scratch féminin.

Après avoir laissé un bénévole me remettre autour du coup ma médaille de finisher, je m’empresse de me renseigner quand au classement de ma catégorie : avec un temps de 4h48 je parviens à prendre la troisième place, un résultat qui me remplit de joie et qui dépasse de loin l’objectif que j’avais pour cette course.

En attendant la remise des prix qui avait lieu à 15h00, je rejoins mes parents, mon parrain et son amie qui m’attendaient à la cafétéria de la Station où étaient servis le repas d’après-course (des pâtes aux champignons et une compote aux pommes) et d’autres ravitaillements tels que fruits secs, fruits frais et boissons.

Fidèle à sa réputation, Grand Trophée France a une nouvelle fois mis sur pied une épreuve avec des parcours exigeants mais magnifiques ainsi qu’une organisation quasi irréprochable. Le seul bémol est à mon avis la signalisation sur le parcours qui n’est pas toujours très claire et qui peut prêter à confusion, néanmoins cela reste un point facilement amendable dont l’organisation saura prendre compte pour les prochaines épreuves et j’espère pour la prochaine édition de la GF Vosges sur laquelle je compte revenir !

En conclusion, ce fut un week-end mémorable entre résultats sportifs inespérés, beaucoup de plaisir sur le vélo, découverte de superbes routes, gain de confiance pour la suite et surtout réunion familiale. Ma plus grande victoire ne fût pas ce podium, mais le fait de m’être relevée après les échecs auxquels j’ai fait face la saison dernière et c’est cela qui me motive à poursuivre mon entraînement en vu des prochaines échéances du mois de juin et encore plus de celle qui m’attend en juillet : la Haute Route Alpe d’Huez.

D’ici ma prochaine aventure, je vous dis #cheerslescoureurs et à bientôt 😉

-Kelly

Kelly Grilo

Nous l’avions découverte l’année dernière et suivi ses débuts dans le monde du cyclosport. Après quelques mésaventures et une période à creux, Kelly, une jeune cycliste romande nous revient avec encore plus d’enthousiasme, de passion et de belles ambitions pour 2019. Agée de 22 ans, elle partagera avec vous ses expériences sur et hors du vélo ainsi que des récits de cyclosportives et autres aventures auxquelles elle espère participer. Voir tous ses articles