Les montées de la mort qui tue: épisode n°2

En avril, ne te découvre pas d’un fil, tel est le vieux dicton répété sans cesse par nos chères mamans. Donc si tu veux commencer ta sortie en long et finir en nage, tu es au bon endroit.

Le Chemin du Signal à Fenil : le nom ne dit en général rien, mais cette route n’est pas inconnue… ou plutôt son arrivée. En effet tout bon cycliste qui monte à Châtel-St-Denis depuis Jongny a déjà vu cette route qui arrive après les villas sur la droite, vers un arrêt de bus, et dont la pente est perceptible même de loin. Et oui, c’est raide, mais elle reste accessible contrairement à la tour de Marsens mentionné dans l’épisode n°1.

1,1km pour 147 m de D+, ce qui donne une pente moyenne de 13,36%… Pas trop raide en apparence, mais il y a anguille sous roche !

Le problème avec cette montée c’est qu’elle se passe en 3 temps, entrecoupés de petits moments de plat pour souffler un peu entre chaque effort. Vous vous dites que c’est bien, et finalement c’est l’inverse, car chaque montée doit récupérer le D+ manqué pendant les « plats ».  Du coup, le compteur affiche souvent 20% et plus durant le combat.

La route commence en bas des serpentins de Fenil qui rejoignent la route principale Jongny-Châtel, la route en question est celle du milieu.

Info pratique : la route tout à droite est une très belle alternative pour ceux qui pratiquent le gravel ;-), elle mène droit devant la Coop de Châtel-St-Denis.

La première partie : Celle qui fait comprendre

Dès le début, on comprend que la route va piquer et qu’elle va faire subir la gravité, en quelques mètres le compteur affiche un joli 18% qui parfois chatouille le 20% de manière très brève.

Après cette première partie, on peut souffler dans un « faux plat » de 10%, rien que ça.

La deuxième partie : la petite piqûre de rappel

Cette partie est la plus facile, mais reste quand même bien costaude, on se retrouve dans une pente qui tourne plutôt dans du 15%, régulier et courte, juste de quoi refaire monter un peu les pulses pour attaquer la dernière partie.

La troisième partie : Le lactique, c’est fantastique !

Cette fois, on entre dans le vif du sujet, à première vue on croit que le dernier effort sera plus simple que le premier, En réalité c’est un véritable trompe-l’œil, car ça monte plus fort et ça pique davantage. On aperçoit la fin avec le fameux virage qui rejoint la route principale mais on s’en approche tellement lentement que c’est presque décourageant.

Chaîne tout à gauche de mon 52-36 & 11-34, le derche rivé sur la selle, on serre les dents et on balance tout ce qui nous reste pour ne pas flancher. Difficile de dire avec exactitude la pente dans ce tronçon, car ce jour-là mon compteur a bloqué sur 20% dans cette partie, mais lors d’une sortie avec ma chère Romaine par cette route un jour où on avait envie de se faire mal, son compteur avait affiché un joli 24% dans cette partie, de quoi confirmer ce qui est écrit précédemment : c’est bien la plus dure (la troisième partie).

Une fois fini, l’arrêt de bus se transforme en aire de repos histoire de faire redescendre le cœur qui s’emballe, et détendre les jambes qui on pris cher en si peu de temps.

Cette montée est dans la même philosophie que la Tour de Marsens, elle est courte, elle fait mal, et ce n’est pas une impasse, elle permet de rajouter ce petit supplément sauce piquante qu’on aime bien commander chez celui qui nous appelle « CHEF », mais qu’on regrette qu’elle arrache trop une fois qu’on a la bouche (ici les jambes) en feu.

Lucas Stifani

Vallorbier de naissance (personne n’est parfait !), mais expatrié chez les « Dzo » depuis 2017, c’est de vacherin fribourgeois, de meringue double-crème et de tour des Paccots que Lucas se nourrit. Ancien mordu de skateboard, c’est à la suite d’une sévère blessure aux chevilles qu’il s’est tourné en 2014 vers le vélo de route, où il entretient un amour profond pour ce sport.

Vélotafeur toute l’année (Châtel-st-Denis à Lausanne), et cycliste passionné aux heures perdues, Lucas est animé par un cyclisme simple, sans chichi ni fioriture, un cyclisme où on remercie chaque jour la beauté de la nature et le bonheur que procure par sa monture. Mais surtout où même la bière la plus dégueulasse peut se transformer en breuvage divin quand celle-ci est méritée après une sortie de vélo authentique entouré des meilleurs copains.

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