Le Galibier Challenge: une cyclo sur un col mythique

J’adore rouler en montagne et il m’était difficile de manquer l’occasion de participer à un événement de début de saison qui conquiert l’un des géants classiques et mythiques des Alpes, le Col du Galibier. Il y a tant de grandes ascensions des Alpes que je n’aime pas faire en plein été… Le trafic y est infernal et je connais trop de personnes qui ont eu des accidents. Mais début juin, dans le cadre d’une course, cela me semblait une excellente idée. J’ai pris cela comme un défi et je me suis donc inscrite au Galibier Challenge début juin… c’était la première fois que je mettais un dossard sur mon dos depuis l’Etape du Tour en juillet 2019, 1 mois avant mon burn-out et un processus de récupération qui dure depuis près de 3 ans.

Avec mon amie (et collègue contributrice) Nathalie Monnier, j’ai pris la direction de St Michel de Maurienne pour participer au Galibier Challenge. Nous voulions toutes les deux faire le défi complet (115km et 3350mD+), mais j’ai décidé une semaine avant qu’il n’y avait aucune chance, dans ma condition physique actuelle, de pouvoir faire ce parcours dans le temps imparti. Nathalie, confrontée à l’imminence d’un gros orage arrivant en début d’après-midi, et à d’horribles souvenirs de mauvais temps lors d’une précédente tentative du Galibier, a également décidé le jour même de me rejoindre sur le parcours court… une course de côte de 35km et 1900mD+ qui comprenait la montée du Télégraphe et le passage à Valloire.

Et alors que nous avons commencé ensemble, nous avons terminé à des extrémités opposées. Contrairement à Nathalie, qui n’a pas souvent levé les yeux pour profiter du parcours car elle a terminé 3ème en passant la plupart de son temps dans la « pain cave » (bravo Nathalie !), j’ai lentement mais sûrement fait mon chemin jusqu’au sommet du Galibier pour une arrivée presque en dernière position. Et c’était impressionnant.

Tout d’abord, la montée du Télégraphe a été une véritable corvée. C’est une montée impitoyable qui prépare le terrain pour la misère que l’on va ressentir dans le Galibier. J’ai d’abord cru que j’étais bonne dernière quand une voiture de l’organisation est restée derrière moi pendant 5 minutes. Il s’est avéré que je n’étais pas (encore) dernière et qu’ils s’assuraient simplement que je n’allais pas tomber à cause de ma faible vitesse. Une fois au sommet, j’ai réalisé qu’il y avait encore des gens qui s’attardaient au ravito, et que je n’étais donc pas si en retard. Le personnel était amical et serviable et j’ai bien profité des snacks proposés.

Selfie avec la voiture balai

Ensuite, il y a eu une descente très décevante vers Valloire. Je dis décevante parce que c’est plutôt un faux plat et tout cet effort pour monter au Télégraphe n’a pas été récompensé par une descente aussi raide. Malheureusement, je n’ai donc pas pu dépasser d’autres participants en trombe sur ce segment.

La région de Valloire est magnifique. Contrairement à mon amie qui était la tête dans le guidon en route vers le podium, je profitais de la vue. De plus, j’ai commencé la montée à la sortie de Valloire avec un léger vent arrière sur une pente douce, ce qui m’a permis de maintenir une vitesse raisonnable.

Puis c’est arrivé… le moment fatidique. Le moment où la fatigue, le froid et le vent augmentent et où la motivation chute. Alors que j’arrive au début des épingles à cheveux de Plan Lachat, je réalise que cela va être une bataille lente jusqu’à la fin. J’ai dû m’arrêter 2 ou 3 fois dans cette montée (et pas seulement pour prendre des photos), et il y a eu des moments où le vent froid de face était si fort que je pense que je pédalais simplement sur place. À ce stade, les coureurs du grand parcours m’avaient rattrapé par dizaines. Je devais avoir l’air assez pathétique car presque tous les coureurs qui me dépassaient me souhaitaient bonne chance. Les gars rapides m’avaient déjà dépassé une bonne heure auparavant. Finalement, j’ai vu Nathalie descendre le col avec son mari et elle m’a crié “bonne chance Lillie”.

Le podium du petit parcours avec Nathalie sur la troisième marche

Comme ma persistance têtue l’emporte presque toujours, je suis arrivée au sommet. J’étais ravie car mon seul but était de battre des cyclotouristes avec leurs lourdes sacoches et je l’ai fait. Oui, la victoire ! Et une chose amusante s’est produite à mon arrivée, un des bénévoles m’a confondu avec l’arrivée de la femme en deuxième position sur le long parcours. Ha ha, j’étais tellement en retard qu’ils avaient oublié que les finshers  pouvaient encor venir du petit parcours.

La vue du sommet était extraordinaire. Et j’en ai profité aussi longtemps que possible, tout en me gavant au stand de ravitaillement, dans le froid et sous une légère pluie. Finalement, la pluie a commencé à devenir un peu plus intense et j’ai considéré que c’était le moment de partir.

Malheureusement, le temps de parcours n’est compté que pour la montée. En descendant, j’ai dépassé de nombreux participants. J’attendais que ma descente géniale compense la misère de la montée et c’est ce qui s’est passé. Il y a eu des moments où j’ai même crié « woooohoooo », généralement en dépassant d’autres coureurs.

Bien que la descente vers Valloire (et la chaleur) fût amusante, elle était technique et je devais être prudente. La remontée du Télégraphe de l’autre côté a également été un plaisir car j’ai réalisé que je ne suis pas si lent que ça tant que la pente est inférieure à 5%.

La descente la plus amusante était celle du Télégraphe. Superbe revêtement, route large et virages relevés. Le woohoo est sorti plusieurs fois alors que je rejoignais mon point de départ. Un délicieux repas préparé par les organisateurs m’attendait en bas, avec bien sûr une bière de récupération.

Vous aussi, participez au Galibier Challenge! Site web de l’événement: https://www.galibier-challenge.com

Lillie Rumpf – Cycling Heidi

Lorsque Lillie est arrivée de la Californie du Sud en Suisse romande en 2008, elle a vécu un choc culturel. L’époque des sorties “fun” était révolue. Les Suisses prenaient leur sport au sérieux. Bien trop au sérieux. Sentant que cette attitude n’était pas de nature à encourager les débutants dans le monde du vélo, elle a décidé d’apporter un peu de fun californien. Elle a guidé pendant de nombreuses saisons la sortie “sociale” de The Bike à Lausanne (avant la naissance de son fils) et elle continue à organiser des sorties occasionnelles le week-end pour les femmes et les débutants dans la région lausannoise et les Alpes vaudoises où elle habite. Ses balades comprennent toujours des activités d’aventure, de formation et, bien sûr, des « burgers and beer ». Elle s’occupe également du contenu sur cycliste.ch. Contactez-la à lillie@cycliste.ch si vous souhaitez participer à ses aventures à vélo!