La piste cet hiver : pas que pour les hamsters !

© Amaël Donnet

Libérez le hamster qui sommeille en vous !

Quelques mois après vous avoir vanté les mérites du gravel, me voici de retour pour parler de piste et de vélodrome. Les traits sont volontairement grossis, il ne faut jamais trop se prendre au sérieux. Par avance, veuillez-nous excuser de ce titre provocateur et de certains avis radicaux. Cela risque de choquer les biens pensants.

L’entre saison – Une période difficile à gérer

Les jours deviennent plus courts, la luminosité baisse et les précipitations se font plus fréquentes, quand le verglas et la neige ne viennent pas perturber l’adhérence. Et oui… Nous sommes bel et bien en hiver ! Durant cette période de merde mauvais jours, il existe différents moyens de s’occuper ou d’entretenir sa forme :

  • Les plus téméraires continuent de pédaler sans prendre garde aux conditions météorologiques. Evidemment, dans l’idéal il convient de posséder des vêtements adaptés, un éclairage efficace suivant les heures de roulage, un vélo dédié pour ne pas pourrir sa belle machine…
  • Les frileux, les trouillards et ceux qui optent pour la facilité ou le confort se projettent dans le monde virtuel avec l’aide d’home-trainers connectés. Là, entre le home-trainer et l’abonnement, il y a de quoi faire fumer son compte bancaire… Le vacarme de la machine et de vos halètements peuvent aussi créer des tensions de voisinage. Et pour conclure, malgré les progrès réalisés par les appareils, force est de constater que les sensations diffèrent quand même de la vraie vie de cycliste.  C’est comme baiser faire l’amour avec une professionnelle (l’inverse existe aussi, ne soyons pas sexiste…), ça sonnera toujours un peu faux.
  • Certains se mettent en mode pause en patientant le retour des beaux jours. L’hibernation, ça peut avoir du bon !
  • L’hiver c’est aussi l’occasion de tester de nouvelles sensations, de faire autre chose, tels que les sports d’hiver, de tâter du cyclo-cross, d’opter pour du renforcement en salle, ou mieux encore… de se mettre à la piste ! 
© Géraldine Caulmilone

On entre en danse… sur la piste !

A contrario de ce que l’on pourrait penser, la pratique de la piste s’avère bien plus riche que la vie de notre petit rongeur enfermé dans une cage et qui n’a qu’une roue pour s’amuser. Oui, on tourne en rond. D’un point de vue rationnel, c’est juste. Mais le pistard n’a pas l’impression d’être un hamster, la sensation qui prédomine c’est de se trouver dans un virage infini. Ce n’est qu’une des sensations agréables apportée par cette pratique pas si exclusive que ça. La faible résistance des boyaux ou des pneus sur le bois donne l’impression de voler, le pignon fixe permet de conserver une vitesse constante. L’entraînement continu casse le point mort. Dans les virages, il faut lutter contre les forces qui exercent une puissante pression sur le corps et sur la machine. Parfois on se laisse pousser vers l’extérieur, on remonte puis on plonge, l’accélération est dingue, jouissive ! On navigue sans frein, sans pouvoir arrêter de pédaler, la concentration est de mise. On rentre comme en méditation.

© Géraldine Caulmilone

Les bienfaits de la piste – Quelques précautions

La piste permet de rouler au sec, de travailler le tempo, la puissance ou la vélocité suivant le braquet utilisé. On gagne tant en souplesse, qu’en cadence de pédalage qu’en puissance. Il s’avère par contre difficile de travailler le foncier, il n’y a rien de plus barbant que de rouler à faible allure sur la piste. Prenez donc gare à ne pas vous griller. L’hiver terminé, pour que la reprise ne soit pas trop brutale, l’idéal c’est de combiner ces entraînements de piste avec sorties extérieures… Ou sur home-trainer. Oups, voilà encore un vilain gros mot !

Ou, et comment rouler ?

Peu importe notre lieu de résidence en Romandie, un vélodrome se trouve presque toujours sur le seuil de notre porte. Cette densité ne se retrouve nulle part ailleurs dans la Voie Lactée. Voici trois vélodromes qui se trouvent plus ou moins proches de chez vous :

Le vélodrome de Genève https://velodrome-geneve.ch se trouve intégré au centre sportif de la Queue d’Arve. Il a vu le jour en septembre 1991. A la même période, Graham Obree a tenté de battre, sans succès, le record de l’heure. En 2018, le revêtement de la piste (longueur de 166.666m) a été refait (pin suédois). Il est possible d’effectuer des initiations et de prendre un abonnement public. Des entraînements sont organisés pour les compétiteurs et les écoliers.

Le vélodrome d’Aigle a vu le jour en 2002, il intègre le centre UCI. A travers le projet CMC, il a une vocation formatrice. D’une longueur de 200m, la piste a été relissée il y a deux-trois ans. Outre les entraînements des stagiaires de l’UCI, il est possible de prendre un abonnement au CMC https://www.cmc-aigle.ch/ ou de suivre une initiation. Cette piste, depuis l’abandon du vélodrome lausannois (1922-2011), sert également de base à la Commission des Vélodromes Romands https://www.velodromes.ch/ qui organise des compétitions et des entraînements pour la relève et les écoliers. Le 30 octobre 2014, Mathias Brändle a réalisé la marque de 51.852 kilomètres à Aigle dans sa quête réussie du record de l’heure.

Crée a l’initiative du regretté Andy Rhis, le Vélodrome Suisse https://www.tissotvelodrome.ch/ est sorti de terre en 2016. Il se trouve à Granges (Grenchen) et sa piste mesure 250m. Des entraînements sont mis sur pied pour les jeunes et la piste est ouverte au public sous la réserve d’un abonnement. Jens Voigt (2014) et Rohan Dennis (2015) ont en leur temps amélioré la distance du record de l’heure à Granges. Celle-ci est désormais détenue par le Belge Victor Campenearts (55,089km).

© Géraldine Caulmilone

Le calendrier des compétitions

Pour soutenir la relève ou pour admirer les élites, voici quelques dates de compétitions qui se déroulent cet hiver dans notre très chère Helvétie. En bonus, certaines épreuves sont ouvertes aux non-licenciés ou au Masters.

  • 14 décembre, courses Commissions des Vélodromes Romand à Aigle
  • 18-19 décembre, Track Cycling Challenge à Granges
  • 11 janvier, 12h de Genève, course par équipe
  • 12 janvier, 6h de Genève, course par équipe ouverte aux non-licenciés
  • 16 janvier, courses du jeudi à Granges
  • 18-19 janvier, GP Mettler à Genève
  • 13 février, Championnats Suisses Omnium à Granges
  • 19 mars, courses du jeudi à Granges 

Texte : Amaël Donnet

Images : Géraldine Caulmilone & Amaël Donnet

Amaël Donnet

Il se souvient de ses temps sur le tricycle, pourtant ce n’est qu’à l’âge de 11 ans, au moment de laisser tomber le judo, qu’ Amaël a sérieusement commencé à rouler à vélo en partant à l’aventure et en prenant part à quelques petites courses. Par la suite, aucune catégorie ne lui a échappé malgré un petit interlude snowboard. Aujourd’hui, que ce soit à VTT enduro, XC, sur route, gravel ou encore en jouant au bike polo, ce drôle de zèbre (référence instagram ;)) trouve toujours de quoi se faire plaisir sur ses biclous. Professionnellement, il travaille en tant que rédacteur spécialisé dans des magazines cyclistes et occupe un poste d’entraîneur national U17 tout en étant actif dans le cursus de formation J+S.