Un col à découvrir : La Grosse Scheidegg

Dans la vie, il faut avoir des objectifs. C’est ce qui nous fait nous lever le matin, aller au travail et partir rouler quand le temps est moche (pas trop moche quand même, faut pas pousser).

Quand j’étais plus jeune, je voulais changer le monde. J’ai décroché un job à l’UCI et j’ai cru que je pourrais changer le monde cycliste. C’était fun, c’était exaltant, mais l’impact fut limité. L’UCI WorldTour n’est plus que l’ombre de lui-même, le Tour of Beijing a été relégué aux oubliettes, tous ces beaux règlements que j’ai contribué à pondre ont été triturés par de multiples nouveaux ‘groupes de travail’ qui, bien sûr, n’ont rien compris aux idées chevaleresques que je pensais défendre.

Aujourd’hui, je suis plus modeste. Ce qui me motive, c’est d’avoir un impact positif sur les gens qui m’entourent. Ma famille, mes amis, ma communauté: les cyclistes. Je m’efforce de les inspirer à faire une pause dans leur vie de dingue pour partir à la découverte de nouveaux horizons sur leur vélo. En roulant avec eux ou à travers le contenu que je diffuse dans les médias, sur les réseaux sociaux et sur des blogs comme cycliste.ch ou le mien .

Comme on ne parle bien que de ce qu’on connaît, je m’attache à faire découvrir ce pays dans lequel je roule depuis 35 ans… la Suisse. Avec un message simple: longtemps à l’ombre de leurs voisines françaises et italiennes, les montagnes helvétiques ont pourtant tout à offrir aux cyclistes à la recherche de cols ardus, de lacets à perte de vue et de paysages alpins.

© Alain Rumpf – A Swiss with a Pulse

Quelquefois, je crains d’être aveuglé par mon patriotisme et d’en faire un peu trop. Ma modestie, qualité bien de chez nous, refait surface. Mais les commentaires des clients que je guide, des lecteurs et des cyclistes qui me suivent sur les réseaux sociaux est quasi unanime: la Suisse est bel et bien un paradis du vélo qui recèle des trésors cachés.

Parmi ceux-ci: la Grosse Scheidegg. Je l’ai grimpée pour la première fois il n’y a pas si longtemps, en 2012. C’était lors du Swiss CrissCross, un raid de 10 jours à travers la Suisse avec mes amis photographes Dan et Janine Patitucci. 5 jours sur route de Chamonix au Stelvio, 5 jours en VTT de Samnaun à Martigny. L’orage se rapprochait quand nous avons commencé l’ascension depuis Grindelwald. Nous avons rejoint le sommet au sec, mais les cieux se sont déchaînés immédiatement après et une véritable douche froide nous a accompagné jusqu’à Innertkirchen. Malgré cela, je suis tombé sous le charme de ce col à nul autre pareil: une route étroite et raide, interdite aux véhicules motorisés privés sur sa partie supérieure, des paysages à couper le souffle dominés par des glaciers et des pics vertigineux.

© Alain Rumpf – A Swiss with a Pulse

Tous les clients que j’ai accompagnés depuis sur la Grosse Scheidegg sont passés par les mêmes états d’âmes: excités à l’écoute de mes récits, ils m’ont maudit (plus ou moins silencieusement) à mi-chemin tellement la pente était raide avant de s’émerveiller à l’approche du sommet.

Pourquoi? Parce que la Grosse Scheidegg permet d’admirer un panorama alpin incroyable, avec notamment la célèbre face nord de l’Eiger. Cela explique aussi que les images de l’ascension rencontrent beaucoup de succès. Comme par exemple cette vidéo que nous avons tournée l’été dernier.

Je conseille de gravir la Grosse Scheidegg depuis Meiringen: la pente moyenne est moins raide que depuis Grindelwald et le trafic est quasi inexistant dès le début de l’ascension. On peut facilement faire une boucle en passant par les rives du Lac de Brienz dont les eaux turquoises sont magnifiques.

© Alain Rumpf – A Swiss with a Pulse

Cliquez ici pour accéder à la fiche technique de cette boucle. 

Et pensez à acheter le numéro de mars de Vélo Magazine. Pourquoi? Parce qu’internet c’est bien, mais un magazine c’est bien aussi. C’est un bon moyen de s’endormir, meilleur que de regarder l’écran de son smartphone. Et aussi parce que j’y ai signé un article sur… la Grosse Scheidegg, illustré des photos de Dan Patitucci. Bonne lecture!

Alain

Alain Rumpf A Swiss with a Pulse

Alain Rumpf – A Swiss with a Pulse

Cycliste passionné depuis plus de 35 ans, Alain Rumpf est bien connu sur les réseaux sociaux grâce à son compte « A Swiss with a Pulse » qui compte plus de 12’000 followers.

Dans une précédente vie, il a été coureur cycliste Elite et a travaillé 20 ans pour l’Union Cycliste Internationale. En 2014, il décide de quitter le confort d’un bureau pour devenir guide, photographe, rédacteur et consultant. Il collabore avec Suisse Tourisme, Haute Route, Scott, Apidura, Alpes Vaudoises, Strava, Vélo Magazine, Chasing Cancellara et bien d’autres. Il dirige le site Switchback, un guide du vélo de route et du gravel dans les Alpes et au-delà. Découvrez ses projets sur son site www.aswisswithapulse.com et tous ses articles sur cycliste.ch.